"Si on ne maîtrise pas la langue, on ne peut pas connaître vraiment la culture d’un pays"

27 septembre 2019
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Japonais-Misaya Iodice

Trente kilos, 12 couches de vêtements, 4 mètres de obi (ceinture), 35 minutes pour s’habiller. Quelques chiffres pour mieux cerner la complexité du symbole du Japon : le Kimono (littéralement, chose que l’on porte sur soi). Un vêtement à l'honneur en ce mois de septembre lors des représentations de Madama Butterfly* à l’Opéra de Liège, grâce à la collaboration de Misaya Iodice-Fujie, consultante en culture japonaise et formatrice au CLL.

Madame Iodice nous reçoit habillée avec son kimono, avant de donner une conférence. Elle a collaboré pendant quatre mois avec l'équipe des ateliers de l’Opéra à Ans pour réaliser près de 60 kimonos, en coton et non en soie pour pouvoir les laver après chaque représentation. Les barrières culturelles au sein de l'équipe ont été très vite levées, tant elle a été « touchée » par le professionnalisme de ceux qui ont travaillé « avec cœur » à la reconstitution du Japon pour le célèbre opéra de Puccini.

La musique, une langue universelle

Après cette expérience inoubliable, elle encourage tout le monde et en particulier les jeunes à s'intéresser à la musique, « parce que c’est une véritable langue universelle ».

Misaya Iodice habite en Belgique depuis quatre ans, après avoir vécu de longues années en France. Elle se déclare passionnée de la langue japonaise et des traditions, un esprit qu'elle essaie de transmettre dans ses classes et aux personnes intéressées par la culture de son pays.

Elle donne un conseil à tous ceux qui seraient amenés à vivre loin de leurs racines : avoir une connaissance de base de la langue avant de partir car, « si on ne maîtrise pas la langue, on ne peut pas connaître vraiment la culture d’un pays ». La langue est « très nécessaire quand on arrive pour pouvoir communiquer avec les habitants ».

La consultante met l’accent sur « la variété extraordinaire de personnes et de cultures » que l’on trouve en Europe par rapport au Japon, où il y a encore peu d’étrangers. Mais l'intérêt pour la culture japonaise fait que de nombreuses personnes assistent à Madama Butterfly et à sa conférence pour voir des pièces uniques de sa collection personnelle de Kimonos, certains d’époque avec une valeur à la fois matérielle et sentimentale.

Arigato (un grand merci) à Misaya Iodice pour nous avoir donné l’opportunité de découvrir la culture japonaise.

* Considéré comme le chef-d'oeuvre de Puccini, Madama Butterfly raconte l'histoire d'une jeune Geisha, Cio-Cio-San, passionnément amoureuse d'un officier américain. De leur union naît un enfant dont le lieutenant, de retour chez lui, ignore l’existence. De retour au Japon trois ans plus tard avec son épouse américaine, il vient récupérer son fils. Cio-Cio-San, trahie et abandonnée, n'a qu'une seule issue …